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Jerry Goldsmith : Un maître de la musique de film à travers les décennies


Jerry Goldsmith

Peu de compositeurs ont su transcender les frontières du temps et des genres musicaux comme l’a fait Jerry Goldsmith. Réputé pour son inventivité, sa polyvalence et sa capacité à capturer l’essence émotionnelle d’une œuvre cinématographique, il a marqué de son empreinte plusieurs décennies de cinéma, laissant derrière lui une collection de bandes originales (BO) qui continuent d’inspirer et de fasciner.

Un pionnier de l’innovation musicale

Jerry Goldsmith, né en 1929 à Los Angeles, débute sa carrière dans les années 1950 en composant pour la radio et la télévision. Rapidement, il s’impose comme une figure incontournable d’Hollywood grâce à son approche novatrice de la composition musicale. Utilisant des techniques expérimentales et des combinaisons inhabituelles d’instruments, il parvient à insuffler une personnalité unique à chacun de ses projets.

Des chefs-d’œuvre intemporels

La Planète des Singes (1968)

Cette bande originale est un parfait exemple de l’audace musicale de Goldsmith. Pour ce classique de la science-fiction, il expérimente avec des percussions métalliques, des cordes dissonantes et des effets sonores non conventionnels pour créer une atmosphère à la fois primitive et futuriste. La musique amplifie l’étrangeté et l’inquiétude d’un monde inversé où l’homme n’est plus au sommet de l’évolution.

Logan’s Run (1976)

Pour ce classique dystopique, Goldsmith juxtapose des éléments électroniques modernes et des orchestrations plus classiques, traduisant l’opposition entre l’utopie artificielle de la société de Logan et les réalités plus organiques du monde extérieur.

Alien, le huitième passager (1979)

Collaborant avec Ridley Scott, Goldsmith livre une bande originale oppressante et minimaliste qui joue sur les silences et les tensions. Ses choix musicaux, mêlant orchestre et synthétiseurs, renforcent l’angoisse et l’isolation ressenties par l’équipage du Nostromo. Ce mélange d’expérimentation et de maîtrise classique reste l’une des contributions les plus mémorables au cinéma d’horreur et de science-fiction.

Star Trek : The Motion Picture (1979)

Avec Star Trek, Goldsmith compose un thème majestueux et héroïque, devenu l’identité musicale de la franchise. Son utilisation d’un motif répétitif et grandiose exprime l’exploration et l’espoir, des thèmes centraux de cet univers. Ce morceau iconique fut même repris pour la série télévisée Star Trek : The Next Generation.

Total Recall (1990)

Dans ce thriller cyberpunk réalisé par Paul Verhoeven, Goldsmith livre une partition à la fois énergique et futuriste, mêlant des sonorités électroniques et orchestrales. La musique accompagne parfaitement l’action frénétique et les dilemmes psychologiques de cette aventure martienne.

Une carrière prolifique

En plus de ces œuvres majeures, Jerry Goldsmith a enrichi d’innombrables films de ses compositions inoubliables :

  • Chinatown (1974), où ses partitions reflètent le cynisme et la noirceur du film noir.
  • Rambo : First Blood (1982), offrant un mélange d’émotion et de tension brute.
  • Poltergeist (1982), combinant mélodies oniriques et terreur surnaturelle.
  • La Malédiction (The Omen, 1976), qui lui valut un Oscar grâce à une utilisation glaçante de chants grégoriens et de chœurs démoniaques.

L’héritage d’un visionnaire

Goldsmith a su redéfinir la manière dont la musique accompagne et amplifie les récits cinématographiques. Toujours à l’avant-garde des technologies et des tendances musicales, il a exploré des champs sonores inédits tout en restant fidèle à ses racines orchestrales classiques. Sa capacité à s’adapter aux exigences narratives de genres variés – science-fiction, horreur, drame, action – témoigne de son génie créatif.

Jerry Goldsmith est décédé en 2004, mais son héritage perdure. Son influence continue de résonner dans le travail de nombreux compositeurs contemporains, et ses œuvres restent une source d’inspiration pour les amateurs de musique et de cinéma du monde entier.

Avec des BO comme La Planète des Singes, Alien, et Star Trek, il a prouvé que la musique pouvait être bien plus qu’un simple accompagnement : une voix à part entière qui raconte, amplifie et transforme une histoire.